La musique pour cuivres à l'époque romantique


Le contexte social d’après la révolution française a entraîné un renouvellement et une importante évolution des institutions musicales ainsi que l’émergences de nouvelles, mais surtout un grand changement du public intéressé par la musique.
Plus bourgeois et voire même dans certains cas issus des milieux populaires, ces nouveaux publics attestent d’une démocratisation progressive de la musique sous toutes ses formes.


La vie musicale sous la monarchie de juillet  a davantage favorisé les spectacles lyriques, les salons de musique, les sociétés de musique de chambre ou de concert, genres éminemment plus élitistes. Mais comme c’est aussi à ce moment des débuts de la révolution industrielle que les instruments de cuivres ont bénéficié de nombreuses et nouvelles inventions telles que celles des clefs et des pistons, un véritable répertoire de musique de chambre pour ces instruments a vu le jour. Avec le développement de l’édition musicale, ce répertoire a pu aussi être diffusé. Certes, ces compositeurs, inconnus pour la plupart de nos jours, étaient parfois des instrumentistes virtuoses qui pouvaient cumuler les fonctions de professeur au Conservatoire, de soliste à l’Opéra ou à l’Opéra-comique, d’éditeurs de musique ou même de facteurs d’instruments mais ils ont ouvert de nouvelles possibilités pour les instruments de cuivres.

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Charles Baugniet (1814-86), Le quintette familial Distin en 1845
lithographie, collection particulière


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Anonyme, Kiosque de Nancy à la fin du XIXe siècle
huile sur toile, collection particulière



Sous le second Empire, la réforme initiée dès 1845 dans les musiques militaires sous l’influence du génial facteur d’instrument Adolphe Sax (1814-1894), ainsi que l’implantation dans chaque ville de France d’un kiosque à musique a permis l’éclosion d’un répertoire de musique pour fanfare militaire et plus indirectement le développement de fanfares civiles amateurs jusqu’à la fin du siècle. Ces formations pouvaient compter de quatorze musiciens pour les plus petites jusqu’à quatre-vingt pour les plus grandes. Leur répertoire était composé à la fois de marches militaires et de pas redoublés (fond de commerce de ces formations), de fantaisies sur les opéras ou opérettes à la mode, de danses  (valses, polka, polonaises, galops…) mais aussi de pièces originales.

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Antoine-Jean Bail (1830-1918), La Fanfare de Bois-le-Roi (dirigée par Olivier Metra) vers 1880
huile sur toile, musée des beaux-arts de Lyon